Il y a quelques temps je me trouvais à Lyon pour 3 jours de vacances. Passionné de Citroën anciennes et de l’histoire de la marque, je me devais de faire un passage du côté de la « plus grande station service d’Europe », comme le voulait André Citroën en 1930.
Deuxième ville de France, Lyon se devait donc de posséder une vitrine Citroën digne de son rang. Après deux ans de travaux, une nouvelle succursale est inaugurée en 1932, au 35 rue de Marseille, et présentée au public. Ce bâtiment est constitué de 5 étages avec une rampe intérieure qui permet d’acheminer les voitures jusqu’au dernier palier. Un puits de lumière illuminait naturellement les 3 derniers étages de l’intérieur.
Depuis le mois de juillet 1995 cette construction est classée Monument Historique.
L’installation ultramoderne pour l’époque, est aujourd’hui inscrite dans un projet de rénovation, qui lui permettra de conserver son identité de garage industriel des années 30. Propriété du groupe PSA Peugeot Citroën depuis son édification, l’immeuble a été vendu au Groupe lyonnais 6ème Sens Immobilier. La succursale Citroën restera implantée dans les locaux du rez de chaussée ainsi que la magistrale rue intérieure.
J’ai eu l’occasion de rencontrer un mécanicien qui travaille dans l’entreprise depuis 1972. A cette époque il a côtoyé d’anciens collègues qui ont vécu la construction du bâtiment. Il se rappelle que dans les années 70 il y avait encore des clients qui amenaient leur Traction pour des révisions. Dans la discussion il me montra un dessin / plan du bâtiment tel qu’il fut présenté à André Citroën lors de l’avancement du projet. Il me parla également de l’immense porte d’entrée d’origine à panneaux portefeuilles qui leur causait beaucoup de soucis. Bien entendu je lui parlai de la mythique Citroën 22 dont un exemplaire aurait séjourné à Lyon. Il m’a dit qu’effectivement une rumeur disait qu’un modèle aurait été enfouit dans le sous-sol du bâtiment. Et le repreneur du bâtiment commença ses transformations par des sondages approfondis des fondations ! Tout cela sans aucun résultat ?
Ci-joint vous trouverez quelques photos des locaux y/c la fenêtre du bureau où André Citroën réunissait ses cadres lors de ses rares visites à Lyon. Les locaux n’ont subi pratiquement aucun changement depuis cette époque.
Ce bâtiment garde encore quelques mystères tels que cette petite porte bloquée derrière une immense armoire métallique. Selon mon interlocuteur elle donne accès à une petite chambre avec un lit fixé au mur ainsi qu’une table scellée à l’autre paroi. Pas de fenêtre, juste une lampe. Pas moyen non plus d’accéder au sous-sol pour y voir la dernière chaudière à charbon d’époque. Accès trop dangereux m’a–t-il dit.
Ma visite finie, je restais subjugué par l’ambition et la grandeur de la réalisation pour l’époque.
Et l’histoire gardera-t-elle à tout jamais ses secrets ?
Daniel Ruchet
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Guisolan Marc (samedi, 29 juin 2013 18:25)
Merci Daniel pour ce sympathique reportage, je suis aussi passé rue de Marseille lors de ma visite à Epoqu'auto en novembre dernier. Malheureusement il était déjà tard et le batiment était fermé. Ce lieu est effectivement chargé d'histoire, combien de voitures neuves y sont passées ? Nul ne le sait mais en ces lieux ont transité des C4-C6, des Rosalies et bien sûr les premières Tractions 7A-7B-7C-7S-11AL-11A, tout ça décliné dans les différentes carrosseries. Si une 22 y a séjourné, ce qui est fort probable en novembre 34, elle aura certainement été rapatriée Quai de Javel ou alors vendue à Lyon (certains prétendent qu'une 22 circulait à Lyon dans les années 50) Pour quelle raison aurait'elle été enfouie ?
Cordialement
Marco